Départ 8h50 pour La Valette par un temps mitigé…
On admire au passage La Maison Mercure qui se trouve dans le centre touristique de Paceville. Cette rénovation effectuée en 2019 par la célèbre architecte Zaha Hadid avait pour but d’ajouter du dynamisme à la ville et intègre des appartements résidentiels, un hôtel et des espaces publics à la tour.
Avant d’arriver sur La Valette, on traverse la ville de Furiana et son port :
La Valette fut fondée en 1557 par Jean de La Valette, qui lui a donné son nom, Grand Maitre des Hospitaliers de l’Ordre de St Jean : l’ordre était immensément riche grâce à de nombreuses donations et de biens fonds qui forment des commanderies, d’autant qu’il est exempt de charges exigées par les états. Ces derniers doivent de plus entretenir la marine de l’Ordre qui est chargé de veiller sur la sécurité en Méditerranée et de juguler le danger ottoman.
Après avoir été chassés de l’île de Rhodes par les armées de Soliman le Magnifique en 1522, l’Ordre trouva refuge sur l’archipel de Malte vers 1530. la capitale se trouvait au départ sur Birgu (Les Trois Cités) mais à la suite du Grand Siège de 1565 où les ottomans s’emparent du Fort St Elme au prix d’une hécatombe des deux côtés, La Valette décide de fonder une nouvelle capitale qu’il pourra mieux défendre : La Valette fut construite sur une péninsule, face à un port naturel, et selon un plan en damier. La ville se développa autour du fort Saint’Elme, au bout de la péninsule.
Cependant le Grand Siège ne fut pas une victoire décisive mais porta un coup d’arrêt à l’expansion ennemie ; la bataille de Lépante en 1571 mettra fin à la puissance maritime de la Sublime Porte. Ainsi Malte acquiert une grande renommée comme étape vers l’Orient et centre de soins grâce à son Hôpital
Durant le XVIIe et le XVIIIe siècles, L’Ordre entretient des liens étroits avec la France car la moitié de ses revenus en provient et les deux tiers des chevaliers appartiennent aux trois auberges de langue française !! mais la rapacité de l’Ordre va entraîner des dissensions.
Bonaparte envahit l’île en 1898 et la pille pour alimenter sa campagne d’Egypte… Les maltais se révoltent et appellent au secours les anglais…
Malte fut son domination britannique de 1816 à 1964, ce qui laissa bien sûr des traces ! Vous y trouverez donc des cabines téléphoniques rouges, la conduite à gauche, et l’usage de la langue anglaise !
Nous arrivons devant les nouvelles portes de la ville et admirons la célèbre Fontaine aux Tritons qui trône au milieu d’un vaste espace largement ouvert…
En effet, le plan de réhabilitation des portes de La Valette, un quartier lourdement touché, a soulevé de multiples interrogations et controverses. Le nouvel ensemble souhaite allier tradition et modernité. Il laisse par ailleurs une large part à la scène culturelle.
Territoire stratégique majeur en Méditerranée, Malte fut l’une des cibles les plus durement frappées par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. L’archipel se situait en effet entre la Tunisie, la Sicile et la Libye. C’est donc à partir de Malte que les Alliés ont pu mener à bien leur campagne nord-africaine et l’assaut final sur l’Italie.
Pour rénover la ville de La Valette, on a décidé de confier le projet à Renzo Piano : une âme méditerranéenne par excellence, originaire de Gênes, ville antique et grand port de la Méditerranée.
L’architecte, qui a déjà mis sa créativité au service de plusieurs villes portuaires – dont sa ville natale , est un fin connaisseur du Bassin méditerranéen. Il est internationalement renommé pour des réalisations comme le Centre Pompidou à Paris, ou encore le gratte-ciel londonien The Shard.
Si le nouveau pont-passerelle permettant l’entrée dans l’enceinte de La Valette souligne le caractère de la ville fortifiée, la symbolique d’ouverture est forte : la forteresse s’ouvre sur les visiteurs et sur le monde. Du pont, on a vu plongeante sur les Douves , magnifiant les murs imposants de la citadelle :
En entrant on admire la pierre calcaire des bâtiments à gauche…
et à droite une autre réalisation de Renzo Piano : le Parlement, fer de lance d’un projet colossal, ce bâtiment est construit en globigérine, la pierre typique maltaise. Les bâtiments sont percés de fenêtres en biais, sortes de moucharabiehs façon contemporaine.
Plus loin à droite, un théâtre à ciel ouvert est installé sur les ruines de l’Opéra royal, un théâtre néoclassique construit en 1866 et détruit en 1942. Ainsi a-t-il été décidé de conserver les ruines de la structure historique pour y installer une scène en plein air.
Sur les éléments d’époque se sont greffées des structures modernes. Les portiques métalliques portant enceintes et projecteurs font écho aux lignes verticales des colonnes de pierres. La communion entre la scène et le quartier est totale, permettant au site de jouer un nouvel acte de son histoire.
Du théâtre, on peut admirer l’église Sainte-Catherine-d’Italie,.. qui jouxte l’Auberge de Castille au fond
On traverse la place avec la statue de Jean de La Valette…
et on arrive sur la magnifique Auberge de Castille :
On poursuit jusqu’aux Upper Barrakka Gardens, situées en hauteur comme leur nom l’indique, et qui dominent le port naturel de La Valette.
et qui offrent surtout une très belle vue panoramique sur les des Trois Cités en face, et sur le bord de mer de La Valette en contrebas !
On se dirige vers l’église collégiale du Naufrage de st Paul dont on visite d’abord la sacristie :
Saint Paul est considéré comme le père spirituel des Maltais, c’est pourquoi cette église collégiale est l’une des plus importantes de Malte. Elle a été conçue par Cassar au XVIe siècle et c’est l’une des plus anciennes de la ville. Elle a été modifiée par l’architecte Lorenzo Gafà, en 1629, qui y a ajouté une chapelle dédiée au Saint-Sacrement.
En l’an 60, il fait naufrage à Malte où il reste trois mois. Il réussit alors à convertir le gouverneur Publius, faisant de Malte une des premières terres chrétiennes de l’Empire romain.
L’intérieur abrite d’autres belles œuvres artistiques comme le magnifique retable principal réalisé par Matteo Perez d’Aleccio ou l’autel peint par Antoine de Favray.
Les fresques du plafond, qui décrivent le séjour du saint à Malte, sont d’Attilio Palombi. On y appréciera aussi les peintures de Giuseppe Cali, peintre maltais né au milieu du XIXe siècle. ..
On remarquera notamment la statue en bois dorée de saint Paul, qui a été réalisée par Melchiorre Gafà, le frère de l’architecte Lorenzo. C’est en effet cette statue qui est promenée à travers la ville le 10 février, jour de la fête de saint Paul. Car saint Paul est le saint patron de la ville.
On peut admirer les objets sacrés en or ou en argent, dont la pièce la plus remarquable est un trône en argent du XVIIIe siècle, parfois placé à côté de l’autel. Enfin l’église abrite deux reliques précieuses, l’os du poignet gauche de saint Paul et un morceau de la colonne sur laquelle il a été décapité.
On se dirige ensuite vers la place du Palais des Grands Maîtres qui est fermé pour travaux… mais la place est ornée de plantes
On va ensuite sur Merchant’street au nouveau musée de l’art MUZA qui est en fait installé dans l’Auberge d’Italie inauguré en 2018, année où Malte est Capitale européenne de la culture. A l’entrée, un très beau puits…
Antoine de Favray –(1706-1798)
Après la visite au musée, nous sommes allés à un très chic restaurant, Osborne Restaurant et Hôtel avec petites tables dans un décor un peu kitch dans la même rue que la Casa Rocca Piccola
DE loin on a vu la coupole de la Basilique Notre-Dame-du-Mont-Carmel et on voit bien ici les rues en pente de la ville…
Après le restaurant, nous avions temps libre et nous sommes descendus sur le port de La Valette nous avons marché jusqu’au Fort St Elme où l’on a assisté à une projection sur l’histoire de Malte au Malta Experience et chacun y est allé de sa petite sieste!
Puis ce fut le retour à la baie St Paul où se trouve l’Hôtel : une bonne heure de route encore.