Jour 7 : jeudi 31 mai 2018

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Départ vers 8 h 30 pour Sienne où l’on arrive une heure plus tard et c’est très dur pour trouver un parking : finalement, après bien des tours, on s’est replié sur le parking Sainte Catherine, aussi appelé Fontebranda : citée par Dante dans le trentième Chant de l’Enfer, Fontebranda est la fontaine la plus ancienne de Sienne (1080), fontaine liée à la naissance et à l’histoire de Sainte Catherine, d’où la Sainte de Fontebranda :

Sienne ne disposant pas de sources d’eau naturelles, on construit au Moyen Age autour de la ville des aqueducs et on développa de complexes systèmes d’irrigation (réseaux d’irrigation souterrains qui alimentaient les palais et les fontaines publiques)…

Comme on est dans les faubourgs, il faut monter  pour accéder au Centre historique et là, miracle !, on trouve des escalators qui nous permettent de déboucher à côté du Duomo di Santa Maria Assunta que nous avons visité dès l’ouverture à 10 h sans faire trop de queue …

Commencé au 12 e siècle, l’édifice devait être agrandi au 14e pour rivaliser  avec le Duomo de Florence mais la peste noire arrêta tout en 1348, décimant 80% de la population…

La partie inférieure , encore romane où pointe une influence gothique est conçue par Giovanni Pisano (1285- 1296); la partie supérieure, fortement inspirée de la façade du Duomo d’Orvieto, voit s’épanouir un gothique exubérant : elle devrait être regardée de côté pour qu’on puisse apprécier le mouvement imprimé aux statues (chevaux exhaussés de la pierre, lions ailés prêts à s’envoler)…

A l’intérieur, c’est un  éblouissement  créé par la multiplication de piliers très hauts qui suscitent une infinité de perspectives alliée à un effet d’horizontalité  avec  l’alternance des couches de marbre sombres et claires…

Le pavement est malheureusement protégé et caché sur toute la nef centrale mais on peut voir sur le bas- côté  gauche les extraordinaires panneaux de marbre figurant des Sibylles ou autres allégories gravées avec une finesse prodigieuse … qui ont été  créées par plusieurs artistes durant 3 siècles : Signorelli, Matteo di Giovanni, Pinturicchio et Beccafumi…

Des scènes de l’Ancien Testament  ou historiques… Le massacre des Innocents :

Les stalles du choeur sont des bijoux de marqueterie reproduisant des paysages …

Le maître-autel du 16e est magnifique aussi avec son tabernacle en bronze réalisé vers 1470  par Vecchietta et quatre anges porte-cierges en bronze…

De même un autre chef d’oeuvre : la chaire de Nicolas Pisano, réalisée six ans après celle de Pise en 1268, avec des lignes plus légères, reflétant un esprit plus gothique :

La chapelle de la Vierge du Voeu sur la droite est particulièrement vénérée : elle fut élevée vers 1661 d’après un dessin Du Bernin pour rendre grâce  à la madone de la victoire des  Siennois sur Florence lors de la bataille de Montaperti (1260) .

De style baroque, elle est garnie de marbres, de bronzes… Le Bernin a réalisé le Tabernacle de l’autel et les anges en bronze doré qui couronnent le tableau de la Vierge tandis que ses disciples ont  sculpté les statues  de St Bernardin et de Ste Catherine de Sienne  de part et d’autre de l’autel…

Et pour terminer la visite du Duomo, nous sommes entrés dans la Librairie Piccolomini : cette superbe salle fut bâtie en 1495 sur l’ordre du cardinal Francesco Piccolomini, futur Pape Pio III, pour recevoir la bibliothèque de son oncle, Enea Silvio  Piccolomini, remarquable humaniste, diplomate et pontife (Pio II).

Les murs de cette salle aux élégantes proportions sont entièrement recouverts de dix panneaux de fresques dont la fraîcheur et la finesse étonnent le visiteur dans un luxe de personnages et de détails. C’est l’ombrien Pinturicchio qui relate ainsi entre 1502 et 1509 la vie du prélat …

Soumission d’Enéa  au pape Eugène II … puis Enéa élu pape

Nous sommes ressortis de là après une heure d’enchantement et , zappant sur la Crypte découverte en 1999, le Complesso muséale Di Santa Maria della Scala dont l’activité hospitalière a duré dix siècles  et qui est transformé en musée, on n’a pas visité la Pinacothèque  non plus : il faut faire des choix !

Nous avons longé par la  Via di Citta, le Palazzo Chigi-Saracini à la façade gothique légèrement incurvée qui abrite une académie de musique ..

A l’intérieur, une jolie cour avec son puits, signe extérieur de richesse dans une ville où l’eau est rare…

 Nous avons rejoint ainsi la Piazza del Campo  et le Palazzo Pubblico dominé par la Torre del Mangia dessinée par Filippo Memmi:

C’est une immense conque inclinée, symbole de rassemblement et de vie intense, où se font les déclarations au peuple et où s’affrontent les contrade de la ville, le jour du Palio, course spectaculaire et violente entre dix chevaux … Nous admirons le Palazzo pubblico, l’un des plus beaux monuments civils gothiques d’Italie par son élégance : cet énorme monument commencé en 1284 garde toute sa légèreté grâce au contraste du soubassement en pierre blanche  avec la pierre ocre des étages et grâce à ses multiples ouvertures.                                                                                                                            A l’intérieur, le Museo Civico abrite les services municipaux répartis au rez de chaussée autour d’une belle cour…

Bâtiment surtout magnifiquement décoré au 1er étage : on a d’abord accès à une Capella fermée par une magnifique grille en fer forgé  et ornée de fresques :

mais le clou du palais, c’est la Salle de la Mappemonde avec deux fresques de Simone Martini  : d’un côté la Vierge en majesté datant de 1315 : entourée d’apôtres, d’anges…et de l’autre, datant de 1328, le fameux portrait équestre de Guidoriccio da Fogliano, fier condottiere, revêtu de sa tenue fastueuse de parade, qui a maté la rébellion des cités  de Montemassi  et autres :

Sur le même mur deux fresques du Sodoma (1529) de part et d’autre d’une fresque découverte en 1980!

Dans la salle suivante, la Sala della Pace où siégeait le gouvernement des Neuf,  auquel Ambrogio Lorenzetti a dédié les deux grandes compositions  qu’il exécuta en 1335-40 Les Effets du Bon et du Mauvais Gouvernement :

Au sortir de ce musée et juste en face le Palazzo pubblico, nous avons admiré sur la piazza le beau Palazzo Sansedoni …

Nous avons voulu déjeuner rapidement d »une pizza sur la Piazza puis avons continué notre balade dans le centre historique avec la Loggia della Mercanzia :Ici le palais Tolomei, l’un des plus anciens de Sienne parmi cette multitude d’édifices : construit en 1275 par une puissante famille de banquiers ; on admire sa façade de pierres grises avec un  rez de chaussée d’une grande hauteur…

En continuant dans cette rue, on arrive à la Piazza Salimbeni qui est close sur trois côtés par trois édifices représentatifs de trois styles d’architecture : au fond le Palazzo Salimbeni  du 14e avec sa façade percée de fenêtres à trois baies surmontées d’un arc aigu… Il appartenait encore à une famille de riches banquiers de Sienne…

A droite le Palazzo Spannochi commencé en 1470 avec sa façade Renaissance à baies géminées et à trois niveaux de bossage lisse :

A gauche, le Palazzo Tantucci érigé un siècle plus tard ; les trois palais restaurés abritent le siège de la banque Monte dei Paschi di Siena qui fut la première banque de l’histoire fondée en 1472 …

Nous sommes revenus sur nos pas en passant derrière le Duomo et en découvrant le Baptistère…


Nous avons quitté Sienne en abrégeant les visites pour aller dans la campagne se balader sur les Crete Senesi, zone de collines au sud-ouest de  Sienne qui offre un paysage curieux de collines grises que l’érosion a parfois creusé de ravines avec des affleurements de sel…

Ni vignes, ni oliviers ! seuls les alignements de cyprès entourant les cultures céréalières, bénéficiant d’un arrosage intensif, ponctuent ce paysage encore vert au printemps mais aride ensuite : c’est le désert d’Accona…

Et nous sommes arrivés ainsi au but de notre balade en passant par Asciano : L’Abbaye de Monte Olivetto Maggiore  que l’on atteint après avoir franchi la porte d’enceinte ornée  de terres cuites et avoir descendu une belle allée dans un bois

C’est dans un grand cloître que se trouve l’un des trésors les plus remarquables de l’art italien : un cycle de 35 fresques contant la vie de St Benoît réalisés par Luca Signorelli en 1497 puis par Sodoma  de 1505 à 1508…

Au-delà  de leur valeur esthétique, elles sont aussi « un condensé de vie, de détails pittoresques,traversé de traits d’humour que l’on ne se  lasse pas de contempler « … ici le départ de st Benoît de la maison, accompagné de sa nourrice...

la tentation…

Après le cloître, nous avons visité le réfectoire orné aussi de fresques et la bibliothèque qui comporte  au fond les alambics et les pots de l’ancienne pharmacie et une petite pinacothèque. Nous avons laissé là notre offrande puisque la visite est gratuite.

Et vers 17h 30 nous avons repris la route pour rentrer car il était trop tard pour aller voir Pienza …

Que de beaux paysages ! Retour à la maison à 19 h

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