Départ 8h30 : on a des explications du chauffeur sur le raté du restaurant de la veille …oui Les buveurs d’apéro sont appelés à plus d’exactitude…
Chef-lieu de la région d’Emilie Romagne, Bologne compte environ 400 000 habitants, est considérée comme le siège de la plus ancienne université du monde occidental puisqu’elle a été fondée en 10884. Ce rayonnement culturel et son université lui ont valu le surnom de la Dotta (la savante).
Bologne est également la ville des Portici (des Arcades classées au patrimoine mondial de l’Unesco) : plus de 38 km dans le seul centre historique. On les trouve dans presque toutes les rues du centre et leur origine est en partie due à la forte expansion que Bologne eut à la fin du Moyen Âge…
La ville possède également d’autres surnoms comme la Rossa (la rouge), en référence à la couleur de la plupart de ses édifices et aussi pour son âme politique de gauche communiste, et la Grassa (la grasse), c’est-à-dire la riche où l’on mange bien.
Fondée par les étrusques et conquise par les romains, Bologne devint un carrefour routier important avec la construction de la Via Emilia en 187 av J.C. Après un long déclin, elle renaît au 5e sous l’impulsion de l’évêque Petronius qui a construit l’église de Santo Stefano.
Au milieu du 15e siècle, la famille Bentivoglio conquiert le pouvoir avec Sante (1445-1462) et Giovanni II (1462-1506). Cette période est l’une des plus florissantes de la ville, avec la présence de célèbres architectes et peintres dans ses murs, qui transforment Bologne en une véritable ville italienne de la Renaissance.
Entre les 16e et 17e s, les artistes travaillant dans la ville fondèrent l’école de peinture de Bologne, rivalisant avec Florence et Rome comme centre de la peinture. parmi lesquels figurent Annibale Carracci, Le Dominicain, Le Guerchin et d’autres de renommée européenne, regroupés dans l’académie bolonaise des Incamminati ondée par les frères Carracci.
On a rendez-vous à la Gare routière avec Marco, un très bon guide, calme et posé… On remonte ave lui la Via dell’Independanzia en passant devant le Théâtre Arena del Sole
On apprend que tout un réseau fluvial plus ou moins souterrain baigne la ville et on en a un aperçu sous les arcades de la Via Piella par une petite fenêtre qui s’ouvre sur un décor vénitien…
On entre dans la cathédrale San Pietro…
L’intérieur actuel est de style baroque, donnant une impression de majesté et de grandeur. Parmi les œuvres présentes, on peut citer une Annonciation de Lodovico Carracci (fresque dans la lunette centrale du presbytère)et un groupe de statues en terre cuite formant une Déploration du Christ par Alfonso Lombardi (début 16e)
Puis on débouche sur la Piazza Nettuna débouchant sur la Piazza Maggiore qui regroupe tous les bâtiments médiévaux… on aperçoit d’abord la fameuse et scandaleuse fontaine de Neptune…
se dressent à gauche le Palazzo Re Enzo et le Palais du Podestat : l’édifice a été construit vers 1200 pour être le siège du Podestat local et des différents fonctionnaires de la commune. Il se situe sur la Piazza Maggiore, à proximité du Palazzo Communale et face à la Basilique San Petronio. S’avérant insuffisant pour l’accueil des citoyens à cause de la participation massive du peuple dans le gouvernement de la ville, en 1245 il est flanqué par le Palazzo Re Enzo sur lequel se dresse la Torre dll’Arengo, dont la cloche a été utilisée pour appeler les gens en cas d’urgence.
Le Palazzo del Podestà est un long bâtiment, avec une grande salle à l’étage supérieur. L’étage inférieur est constitué par une double arcade ouverte, appelé Voltone del Podestà, où se trouvent deux rangées de magasins. Sous la tour du palais, au centre de l’édifice, un curieux effet acoustique permet de se parler, même à voix basse, des quatre coins de la voûte qui la soutiennent.
De l’autre côté, nous avons le Palazzo d’Accursio , aussi appelé Palazzo Comunale, est la mairie de Bologne qui vit le couronnement de Charles Quint et qui accueille les collections d’art. On y célèbre un enfant de la ville Pasolini…
On entre dans le Palais communal et on admire la cour par laquelle on accède à un escalier spécialement conçu pour les chevaux qui nous permet d’atteindre la salle du Conseil communal :
On entre alors dans la Basilica San Petronio, le patron de la ville : de style gothique, elle est immense avec ses 132 mètres de longueur et ses 60 mètres de largeur. Sa voûte culmine à 45 mètres de hauteur et sa façade inachevée à 51m (à moitié couverte de marbre) :
L’accès à la Basilique est sévèrement gardé car certaines chapelles ont été couvertes de fresques en 1415 par Giovanni da Modena, illustrant la Divine Comédie de Dante. Or il y représente l’Enfer avec un gigantesque Lucifer et une figure de Mahomet gisant sur un rocher… de quoi éveiller des ardeurs orientales…
Outre cette anecdote, on contemple la fameuse ligne méridienne de Cassini qui depuis 1655 est un marquage en forme de ligne méridienne incrusté dans le pavage du bas-côté gauche, calculé et conçu par l’astronome Cassini. Cette méridienne, d’une longueur de 66 m, est l’un des plus grands instruments astronomiques au monde, permettant des mesures qui étaient pour l’époque d’une précision unique. La lumière du soleil, entrant par un trou de 27 mm placé à une hauteur de 27,07 m dans le mur de l’église, projette une image elliptique du soleil, qui, à midi heure locale, tombe exactement sur la ligne méridienne, indiquant avec précision la hauteur du soleil, à partir de laquelle Cassini a pu calculer avec une précision sans précédent des paramètres astronomiques tels que la durée de l’année tropicale et le moment des équinoxes et des solstices.
Après cette visite, le guide nous laisse au restaurant et nous donne RV 14h45…
A son retour, on entre dans la cour du Palazzo dell’ Archiginnasio célèbre pour son théâtre anatomique, …
On longe la Strada Maggiore et ses boutiques…
pour arriver devant les deux tours dont la plus grande Asinelli. Les tours de Bologne ont été construites au cours des 12ème et 13ème siècles et tirent leur nom du patronyme des familles qui les ont financées. Elles sont vues comme des instruments de défense autant que comme symboles de pouvoir.
On arrive enfin sur la Piazza Santo Stefano, encore une belle place ! qui regroupe le complexe de la Basilique de Santo Stefano, ou des Sept Églises.
C’est un ensemble d’églises adossées l’une à l’autre, de chapelles, de cloître, de cour, dont la construction s’est déroulée entre les 4e et 13e siècles3. Ce site est le plus antique et le plus vénéré monument de la ville. Ci-dessous, de la place, on reconnaît l‘Eglise du Crucifix : à l’angle de la façade, se trouve l’arengario : ce balcon circulaire duquel on bénissait les fidèles et d’où on leur présentait les reliques. A gauche le Sépulcre, bâtiment octogonal …
L‘Eglise du Crucifix, bâtie au XIe, avec une nef unique possède un choeur (de style baroque) surélévé sur une crypte… Au centre on voit le Crucifix daté de 1380 environ et qui donne son nom actuel à l’église. …
La Basilique du St Sépulcre : L’édifice, à plan central, est construit sur la base d’un octogone irrégulier, coiffé d’une coupole dodécagonale. À l’intérieur, se trouve un péristyle circulaire et en son centre, un monument funéraire à l’image du Saint-Sépulcre de Jérusalem.
Enfin la Basilique San Vitale et San Agricole à l’architecture austère et dépouillée, aux magnifiques colonnes de réemploi
On entre ensuite dans la Cour de Pilate avec au centre la Vasque de Pilate destinée aux offrandes…
Pour terminer, le Cloître : de dimensions supérieures à celles de la cour de Pilate, il est caractérisé par le fait de posséder deux niveaux. L’inférieur, probablement antérieur à l’an 1000, est rythmé par d’amples ouvertures et des arches préromanes.
Le supérieur est un magnifique exemple de doubles colonnettes de style roman, œuvre probable de Pietro d’Alberico, du milieu du 12e siècle. Sont intéressants également, certains chapiteaux monstrueux, deux en particulier (l’un représente un homme nu, écrasé par un bloc de pierre, l’autre est un homme dont la tête est tournée de 180°, c’est-à-dire le visage vers le dos), ceux-ci auront peut-être inspiré des formes d’expiation décrites dans le Purgatoire du jeune Dante Alighieri qui se recueillait souvent en ce lieu
On ne pouvait pas quitter la ville sans voir la Basilica San Domenico où sont enterrés les restes de saint Dominique, fondateur de l’ordre des Prêcheurs (Dominicains), à l’intérieur du sanctuaire Arca di San Domenico réalisé par Niccola Pisano (et son atelier),o agrémenté par les ajouts ultérieurs de Niccola dell’ Arca et par le jeune Michel-Ange.
Saint Dominique, en arrivant à Bologne, en janvier 1218, a été impressionné par la vitalité de la ville et a rapidement reconnu l’importance de cette ville universitaire pour sa mission évangélisatrice. Un couvent fut créé à la Mascarella (église de Saint Reginald d’Orléans). Comme ce couvent devint rapidement trop petit, la prédication des frères déménagea en 1219 à la petite église de San Nicolò du Vignoble, à l’époque située à la périphérie de Bologne …. puis s’agrandit…
Un dernier coup d’oeil à cette ville magnifique et on rentre à l’hôtel : on mange à 20h pile un bon repas avec pâtes excellentes…