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Vendredi 10 mai
Le site d’Otrante fut habité vraisemblablement depuis le Paléolithique et certainement au Néolithique. Peuplée de populations messapiennes (populations antiques des Pouilles), la ville devint ensuite une importante ville hellène de la Grande-Grèce avant de tomber aux mains des conquérants romains qui en firent un municipium, c’est-à-dire une ville dotée de droits propres mais liée à Rome. elle a donné son nom au détroit qui la sépare de l’Albanie : le canal d’Otrante
L’importance de son port lui fit assumer le rôle de pont entre Orient et Occident et Otrante devint un centre byzantin puis normand, angevin et aragonais. La cathédrale, construite entre 1080 et 1088 et modifiée par la suite, est le reflet de ces dominations successives.
Après s’être garé sur le port, on arrive sur le Castello Aragonese à plan pentagonal renforcé par trois grosses tours cylindriques et la promenade en bord de mer ;
Cette promenade appelée Lungomare degli Eroi relie les remparts (Bastione dei Pelasgi) à la grande place à l’entrée de la ville. C’est le secteur le plus animé d’Otranto avec de nombreux bars et restaurants. C’est aussi l’endroit idéal pour la passeggiata, cette promenade que les italiens adorent tant. La vue sur le front de mer et les plages est superbe. Sur la place est érigée une statue en l’honneur des héros et martyrs d’Otranto exécutés en 1480.
La Cattedrale di Santa Maria Annunziata est le principal édifice religieux d’Otranto. Elle fut bâtie par les Normands en 1068 sur les ruines d’un temple chrétien. Le portail baroque date lui de 1764 (la cathédrale fut remaniée à deux reprises). Le sol est entièrement pavé d’une immense mosaïque représentant un arbre de vie. Elle a été réalisée par un moine en 1166 avec près de 600 000 tesselles. En levant les yeux on peut voir un joli plafond à caissons bleu et or réalisé au XVIIe siècle.
Dans la chapelle à droite de la nef sont conservés les ossements des saints martyrs d’Otrante. Ces 800 personnes ont été décapitées par les Turcs le 14 août 1480 pour avoir refusées de se convertir à l’Islam. Otranto est d’ailleurs considérée comme une ville-martyre.
Au sous-sol de la cathédrale se trouve une crypte du XIe siècle qui contient 42 colonnes composées de granit et de marbre. Les chapiteaux montrent diverses influences, roman-dorique, ionique et corinthien.
On y observe aussi de belles fresques
Beau visage de St François…
Le plus saisissant c’est le pavement de la cathédrale, l’Arbre de Vie, commandé par Gionata, évêque d’Otranto, et réalisé entre 1163 et 1165 par le mosaïste et moine Pantaleone. Il représente l’un des cycles de mosaïques les plus importants de l’Italie médiévale. Sur une longueur de 54 m et une largeur de 28 m, elle illustre des légendes ainsi que la vie de saints
Chapelle consacrée aux ossements des martyrs :
On a déambulé sur les rempart profitant de la vue sur la mer mais on a découvert la chiesa di San Petro qui est bien cachée parmi les ruelles du centre historique et il est facile de la manquer. Pourtant c’est l’un des sites incontournables à visiter à Otranto. Construite sur le point le plus élevé de la ville entre les IXe et Xe siècle, elle constitue un exceptionnel témoignage de la présence byzantine dans les Pouilles.
La façade simple surmontée d’un dôme semi-circulaire abrite un intérieur à 3 nefs réalisés sur le plan carré d’une croix grecque. Mais le plus intéressant sont les superbes fresques intérieures qui recouvrent les voûtes et murs de l’église. A l’origine les peintures byzantines recouvraient tout l’intérieur mais au fil des siècles celles-ci ont été dissimulées. Parmi les fresques les plus anciennes il y a « le lavement des pieds » et « la Cène » datées de la fin du IXe siècle (elles sont dans la nef de gauche). Sur les colonnes, les peintures des Saints sont du XVIe siècle. Fait étonnant, on trouve sur l’arche située au dessus de l’autel une décoration coufique qui est une ancienne décoration arabe.
On admire le port et les remparts puis on revient à la voiture pour explorer la côte
On a trouvé un coin dans un sous bois pour manger notre pique-nique. Puis on explore la côte rocheuse jusqu’à la pointe de Leuca et on s’arrête devant les tours de Nasparo : tours de guet.
La tour fait partie d’un vaste système défensif étendu le long des côtes des Pouilles et dans l’ensemble du Salento, construite en 1565, pendant la domination espagnole. A une base de cône tronqué, dont le diamètre de base est de 11 mètres, à partir du trottoir, il prend une forme cylindrique. Il est fait de pierres non carrées et de pierres de taille régulières. Il s’élève sur un haut éperon rocheux à 129 mètres d’altitude et sa position est stratégique car il permet de garder la mer jusqu’à Capo d’Otranto, le point le plus oriental de l’Italie. L’emplacement des tours de guet, appelées « sentinelles de la mer », a permis que les signaux puissent être diffusés à la fois latéralement le long de la ligne de côte et parallèlement aux villages fortifiés internes, grâce à l’utilisation de signaux de feu pendant la nuit et de fumée au cours de la journée.
On s’arrête ensuite devant des gorges qui débouchent sur la mer, formant une petite plage agrémentée d’une grotte…
Enfin on arrive à Leuca qui marque avec son phare la pointe sud du Salento