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Samedi 11 mai : on quitte Nardo et on fait route sur Matera en passant par Tarente et la côte si bien que l’on passe dans la province de la Basilicate et que la route longe la zone archéologique de Métaponte, fondée par les grecs du Péloponnèse au VIIIe s. C’était une cité florissante de la Grande Grèce, dans laquelle s’est installée Pythagore expulsé de Crotone fin VIe. Elle a décliné car s’était alliée avec Hannibal lors de la deuxième guerre Punique… Aujourd’hui restent quelques colonnes que j’entr’aperçois de la voiture…
On prend ensuite une route très pittoresque parmi les champs de blé et les petits bois…
En arrivant par la route sud de Matera, nous avons raté l’embranchement vers la Crypte du Péché Originel , située dans la Gravina di Picciano, une « rivière fossile » creusée par l’eau au cours de millions d’années qui est incluse dans le parc Murgia Materana. L’itinéraire suit le bord du ravin et, parmi des vues panoramiques à couper le souffle, mène à la Crypte du Péché Originel, définie comme la « Chapelle Sixtine » de la peinture murale rupestre, en raison de l’intensité et de la puissance expressive de ses fresques réalisées au VIIe siècle, soit cinq cents ans plus tôt que Giotto. Je ne résiste pas à aller chercher des photos du Peintre des fleurs…
Cette crypte représentait l’église d’un monastère bénédictin voisin, né de l’autre côté de la Gravina. Vers le VIIe siècle après JC, le territoire de Matera fut touché par un important flux de moines venant de l’Est , notamment de Terre Sainte. Installés dans les grottes créées par l’action érosive de la Gravina de Picciano et Matera, ces lieux ont été choisis car ils étaient considérés comme idéaux pour la méditation et la prière. C’est précisément au cours de ces siècles qu’est née la Crypte du Péché Originel
L’église rupestre ne possède qu’une seule pièce dans laquelle se trouvent trois niches absidales et de nombreuses fresques datant du VIIe siècle.
Dépités car nous avons été mal renseignés par Le Routard, nous avons mis le cap sur Gravina In Puglia après avoir évité Altamura qui nous a semblé une grande ville. mais même à Gravina, il y a un charroi énorme car il est midi !! On finit par suivre la direction Zone Archéologique et là, par hasard, on tombe sur une route qui longe le ravin et offre un spectacle saisissant sur la ville juchée au bord de la gravina !! Nous sommes sur la colline de Petramagna et on décide de manger en profitant du panorama : on admire le fameux Pont Aqueduc bâti au XVIIIe.
On aperçoit très bien les excavations rocheuses dans lesquelles ont vécu les habitants troglodytes de l’antique Silvium jusqu’au IXe avant d’investir la ville actuelle : et pour construire leurs maisons, ils ont continué à creuser dans le tuf et à en extraire le matériau. C’est devenu des caves, des citernes, des églises… tout un monde souterrain.
Le territoire de Gravina semble avoir été habité depuis le Paléolithique ancien , étant donné la forte présence d’eau dans le ruisseau Gravina , tandis que les vestiges les plus significatifs remontent au Néolithique , depuis 5950 avant JC . La zone des recherches s’étend jusqu’à un autre ravin en fer à cheval…
Nous quittons les Murge et la Pouille pour revenir sur Matera mais le GPS nous induit en erreur et nous emmène en plein centre devant une zone ZTL !! juste le temps de faire marche arrière : aurons nous un problème ?? Nous trouvons enfin la bonne adresse vers 15h et juste une place devant notre logis! La personne qui nous accueille nous donne aimablement des tas de renseignements …
Cette ville est très célèbre car elle est composée de Sassi, des petites habitations troglodytes creusées dans la roche (le tuf), qui constituaient des logements pour les habitants autrefois. La roche étant très friable, au cours des siècles, ces grottes se sont creusées et sont devenues de véritables maisons où vivaient les familles de la ville. Les Sassi di Matera (Pierres de Matera) étaient occupées depuis le Paléolithique, ce qui fait de Matera l’une des plus vieilles cités du monde.
Près de 3000 Sassi étaient habitables, mais elles abritaient les familles les plus pauvres, et Matera est devenu un vaste bidonville insalubre : les familles s’entassaient dans de minuscules espaces, beaucoup de maladies s’y développaient. Dans les années 1950, le gouvernement lance alors un vaste programme d’évacuation des sassi, et la population est alors relogée dans les quartiers modernes de la ville.
Laissées à l’abandon jusque dans les années 1980, les sassi font alors l’objet d’un programme de restauration, dans le but de ne pas perdre cet héritage culturel, absolument unique en son genre. Ce plan de relance est tellement bien mené qu’en 1993, les Sassi di Matera sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Depuis, ils hébergent principalement des boutiques, des maisons d’hôtes, des hôtels, et des restaurants. Et les touristes affluent plus nombreux chaque année. Auparavant ville de la honte de l’Italie, Matera est devenu un joyau et une capitale européenne de la culture en 2019.
Matera est divisée en deux quartiers : le Sasso Barisano, bien restauré, qui abrite le quartier de la Civita, le plus ancien quartier de Matera, du côté nord ouest de la ville. Et le Sasso Caveoso, plus pauvre, mais tout aussi sublime à visiter.
On s’installe rapidement puis on va faire un tour dans le Sasso Barisano qui est à 5 mn jusqu’à la place principale : la Piazza Veneto où se trouve le point Info:
On se dirige vers la cathédrale en passant par la Piazza Sedile :
Le Palazzo del Sedile, (XVIe -XVIIe) situé sur la place du même nom, représente le pivot de la vie culturelle et administrative de la ville. Le Parlement municipal représentait la plus grande institution politique et avait son siège dans le Sedile (Siège). Le Siège s’appelait aussi « Portico » ou « Tocco ».
En 1779, la façade du palais de style Renaissance est modernisée. Rendue imposante par l’ajout de deux clochers, elle s’est enrichie de diverses statues ; à gauche saint Eustache et à droite sainte Irène
On admire au passage la Chiesa di San Francesco d’Assisi dont le parvis est en travaux mais on peut rentrer :
Elle offre un grande façade baroque du XVIIIe siècle, bien qu’elle remonte à l’origine au XIIIe siècle. La façade, conçue par les architectes Vito Valentino et Tommaso Pennetta, est harmonieusement disposée sur deux étages, divisés latéralement par des corniches en rangées de cordes et traversés par des pilastres terminés par d’étroits acrotères reliant les deux parties.
De cette place immense on emprunte la Via Ridola, rue très vivante le long de laquelle s’alignent les musées et qui nous conduit vers le Palazzo Lanfranchi éclatant de lumière sur la Piazzetta Pascoli :
L’édifice a été conçu et construit entre 1668 et 1672 par le frère Francesco da Copertino à la demande de l’archevêque Vincenzo Lanfranchi, dans le but d’accueillir le séminaire diocésain. La construction de la structure comprenait également le couvent del Carmine préexistant. En 1864, après l’unification de l’Italie, le Palazzo Lanfranchi a accueilli le lycée d’État Emanuele Duni jusqu’en 1967, où a également enseigné le poète Pascoli de 1882 à 1884. Depuis le 6 mai 2003, il est devenu le siège du musée national d’art médiéval et moderne de la Basilicate.
On a un autre point de vue sur une église rupestre que l’on verra demain : San Giovanni in Monterrone et Santa Maria de Idris :
On reprend Via Duomo pour arriver sur la Piazza Duomo
Après cette balade jusqu’au Duomo, on est redescendu éblouis pour faire quelques courses et repérer la pizzeria qu’on nous a indiquée près de la maison!