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Comme dans beaucoup de pays d’Asie, la vie est agréable surtout pour les expats ou les riches Singapouriens qui vivent dans les beaux quartiers. Par exemple, les Malaisiens “ordinaires” qui travaillent et vivent à Singapour sont en général beaucoup moins privilégiés… Ecoles, logements, tout coûte extrêmement cher et Singapour est un endroit très matérialiste où le statut social est primordial !
Ainsi, tous les beaux immeubles que vous voyez sur ces photos ont été construits grâce à une main d’oeuvre bon marché. Beaucoup d’ouvriers Indiens travaillent dans le bâtiment et sont payés une misère. Les chantiers sont toujours nombreux, on a l’impression d’une sorte de frénésie de construction…
On vient nous chercher à l’hôtel pour une visite guidée de Singapour et on commence d’abord par Little India. Si vous souhaitez un dépaysement total, c’est bien à Little India qu’il faut se rendre ! Couleurs, senteurs, musiques, animation, tous les sens sont en éveil et le temps d’une balade on oublie presque que l’on se trouve en plein coeur de Singapour.
Au milieu du XIXe siècle, le quartier Indien était célèbre pour son hippodrome et ses courses équestres. Et c’était le lieu de rendez-vous des riches Européens, qui venaient pour voir… Mais surtout pour être vus ! Le quartier comportait aussi de nombreux éleveurs de bétail.
Mais auparavant c’était un quartier chinois et la maison la plus colorée du quartier… est chinoise ! C’est la maison de Tan. Le propriétaire était un riche homme d’affaire qui fit construire cette villa pour sa femme en 1900. Avec les années, le quartier devint le centre de la Communauté indienne de Singapour et elle est la dernière survivante des maisons chinoises dans le coin.
Puis on déambule le long de rues dont les trottoirs sont couverts, ce qui permet d’être à l’abri de la pluie et on découvre des marchands de tissus, de saris, de bijoux rutilants et pas chers… et aussi de victuailles, de fleurs pour honorer les temples…
Nous passons devant le Temple Sri Veeramakaliamman : sa dédicace à Kali n’a pas été faite au hasard. Elle est la déesse protectrice et destructrice du mal, et les nouveaux arrivants ont voulu se mettre sous son aile dans ce pays dont ils ne connaissaient rien. Le complexe est vraiment très grand et s’est construit en étapes successives. Le temple est une véritable explosion de couleurs : le fond reste toujours bleu mais des fresques, statues et ornements en stuc passent par toutes les nuances de l’arc-en-ciel.
On a quitté le quartier pour rejoindre le pont du Jubilé, construit pour commémorer le 50e anniversaire de l’indépendance de Singapour. Le 9 août 1965, Singapour s’est séparée de la Malaisie pour devenir un État indépendant et souverain.
Il s’agit d’un pont piétonnier qui mesure 220 mètres de long et 6 mètres de large et qui enjambe la rivière Singapour. Il fait partie des 3 kilomètres et demi de la boucle du front de mer de Marina Bay. Il longe l’ancien pont de l’Esplanade.
Il relie la promenade de l’Esplanade au parc Merlion. C’est également un endroit idéal pour prendre des photos, en particulier de Marina Bay Sands, de la baie, du Musée des Sciences et des Arts et du parc Merlion. De jour comme de nuit, c’est toujours le bon moment pour traverser le pont pour avoir une vision différente de la ville.
Au-dessus du pont trône le Merlion, néologisme formé de la première syllabe des mots « mermaid » (sirène en anglais) et « lion ». Cet animal étrange est issu d’une légende locale : Parameswara, un prince indonésien, se serait réfugié dans l’actuel Singapour – et certaines sources le désignent comme le fondateur de Malacca. Il aurait aperçu un lion sur une île alors qu’il chassait. Cette île est aujourd’hui l’un des territoires de Singapour, prénommée la Cité du Lion.
On reprend le bus et on s’engouffre dans la circulation en passant d’abord devant le bâtiment, The Esplanade, surnommé le Durian, car ses épines font penser à ce fruit si particulier par son odeur… C’est en fait une salle de concert de 1800 places.
On se dirige maintenant vers Chinatown, où règne une atmosphère survoltée avec une foule impressionnante … On passe devant le Nagore Durgha, un sanctuaire construit par des musulmans du sud de l’Inde entre 1828 et 1830. A sa construction, la rue Telok Ayer Street était une plage de sable bondée de bateaux à voile. le paysage a changé mais le monument lui-même – à l’exception des travaux de conservation et de préservation en 2007 – a peu changé depuis la fin du XIXe siècle. Il a un mélange unique de motifs musulmans classiques et indiens.
et le bus nous dépose devant le Buddha Tooth Relic Temple, un immense temple de 5 étages, qui date de 2007 et qui conserve une relique de dent de Bouddha…
A l’intérieur, c’est paisible et il fait frais mais c’est surchargé de décors kitsch devant lesquels se prosternent des fidèles.
Puis nous sommes passés devant le temple Thian Hock Keng, le temple, le plus ancien , beaucoup plus modeste et moins fréquenté que le précédent. Lui aussi, il était en bord de mer. C’est ici que débarquaient les coolies hokkiens qui arrivaient d’Amoy en jonque. En 1821, il s’y trouvait simplement un autel et une petite Joss House (« maison de la chance », c’est-à-dire un temple) qui servait d’asile de nuit pour les coolies dans l’attente d’un travail.
Quelques-uns firent rapidement fortune et décidèrent d’ériger un véritable temple, en faisant même venir le matériel de Chine. Le temple est dédié à Ma Chu Po, mère des sages du Ciel ou reine des Cieux, qui est aussi la maîtresse des Mers car elle calme les tempêtes, domestique les monstres marins et vient au secours des noyés. C’est pour la remercier de leur avoir permis d’arriver sains et saufs à Singapour que les Hokkiens, venus de la province du Fujian, lui consacrèrent ce lieu sacré.
Dans les cours officient quelquefois les charmeurs indiens de cobras…
On va manger dans le quartier chinois dans le fameux Hawker Center : c’est le restaurant populaire par excellence qui occupe toute une rue et est abrité sous une grande verrière :
Il y a un mode d’emploi bien précis : d’abord on choisit sa table et on retient sa place, puis on choisit au comptoir en indiquant son numéro de table ; ensuite on va chercher soi-même son plat : riz au poulet, crevettes… et ce n’est pas cher !!
Quand on a terminé, on prend un bain de foule puis on rejoint le bus qui nous emmène au Musée des Civilisations Asiatiques.
Le musée d’inspiration palladienne a été rénové et s’est enrichi d’un dôme dans lequel est exhibé le trésor retrouvé dans l’épave Tang repérée en 1998 par des pêcheurs au large de Singapour : 60 000 pièces de céramique chinoise de Changsa (région du Hunan), ainsi que des objets en or et en argent (cf les miroirs) dans le naufrage d’un dhow arabe qui date du IXe siècle .
L’importance de cette épave tient au fait qu’elle pourrait témoigner d’échanges commerciaux maritimes directs entre la Chine et le Moyen-Orient, qui évitaient les ports indonésiens.
C’est un des rares musées asiatiques à établir des correspondances entre les nombreuses cultures de la Chine, de l’Asie de l’Est et du Sud et de la culture Peranakan.
Cette forme particulière de culture est celle des Baba-Nyonya, Chinois des Détroits, et descendants des premiers immigrants chinois installés dans les colonies britanniques des Détroits à Malacca, Penang et Singapour. Baba est un mot chinois qui signifie « père » et désigne les hommes. Nyonya vient du portugais donha, « dame », et représente les femmes. Les premiers Baba-Nyonyas sont issus, dès le XV° siècle, des mariages contractés entre des négociants chinois et des femmes malaises, birmanes ou indonésiennes. Ayant en partie adopté les coutumes malaises, ils acquirent une grande influence dans les colonies des Détroits. Pendant la colonisation britannique, ils reçurent l’appellation de Chinois du Roi. Les Chinois « baba » et « peranakan » parlent un créole malais, le « baba malay », mélange d’anglais, de malais et de « hokkien » (un dialecte chinois).
On explique aussi les débuts de l’émergence de Singapour autour de la Singapore River, une rivière longue d’environ trois kilomètres, à l’origine tout en bancs de sable, marais et mangroves. Le port de la ville, situé à son embouchure, permettra le développement de la ville. C’est Sir Stamford Raffles, nommé à Singapour en 1819, qui comprend l’importance économique de ce cours d’eau et en commence le drainage, permettant ainsi le développement du trafic, l’expansion du commerce et l’urbanisation.
Les Chinois constitueront le plus important groupe ethnique vivant et travaillant au bord de la rivière. Les premières vagues d’immigration, formées de marchands venus des enclaves de Malacca et des Indes hollandaises de l’Est, des Hokkiens (Province du Fujian), arrivèrent en 1821. C’est le début d’un courant constant d’immigrants venus là chercher fortune.
La plupart étaient issus des provinces chinoises du Sud-Est et continuaient à vivre avec leurs compatriotes, maintenant ainsi leur propre dialecte, leurs coutumes et leur manière de vivre. Les deux communautés les plus représentées étaient les Hokkiens et les Teochews (originaires de Chaozhou, dans la province du Guandong). C’étaient des marchands, des planteurs, des artisans et des laboureurs. Sur Boat Quay où ils vivaient les rivalités et les tensions étaient nombreuses.
On passe devant la National Gallery que nous reverrons après demain.
On se dirige ensuite vers l’hôtel Raffles, cette magnifique bâtisse de style colonial, récemment rénovée, célèbre pour sa belle façade, ses portiers sikhs et ses jardins tropicaux dont on peut faire le tour…
L’hôtel est ouvert en 1887 par deux Arméniens en provenance d’Iran, les frères Sarkies. Au départ, ils louent l’emplacement et l’établissement ne fait que dix chambres puis est agrandi au cours des années ; il monte aussi progressivement en qualité et atteint le rang de « palace » douze ans après son ouverture. L’architecte Regent Alfred John Bidwell (1869-1918) le réalise dans sa version de 1899. Originellement face à la mer, celle-ci a disparu face à l’avancée des terres artificielles de Singapour et l’expansion des gratte-ciel ; l’hôtel se retrouve de nos jours au cœur du quartier commercial et financier de Singapour.
On rentre à l’hôtel.
On va acheter de quoi manger au supermarché puis on ressort faire un tour sur les quais de la rivière.