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Michel se lève à 7h et va courir 30′. On va prendre le petit déjeuner. On part à 9h40, il faut s’extraire de notre nid…
Vers 11 h, on s’arrête pour prendre en photo le Capo Testa avant d’arriver au nord de l’île, à Santa Teresa di Gallura.
La ville fut fondée en 1808 par Victor-Emmanuel Ier de Savoie, renommant avec le nom de son épouse Maria Teresa une localité dite Longosardo (ou Longone), « fenêtre » privilégiée sur les falaises de Bonifacio.
On se gare en haut de la ville et on domine la belle plage de Rena Bianca dans son écrin rocheux avec son sable blanc et ses eaux turquoise…
La plage est surplombée par la Torre Longosardo construite par Philippe II d’Espagne, d’où l’on aperçoit au loin les falaises de Bonifacio.
On suit un très beau parcours autour de la tour et on voit la statue d’un certain Magnon : c’est le fondateur de la nouvelle cité, officier natif de Savoie, nommé commandant de Sainte-Thérèse. Malheureusement il fut tué d’un coup de fusil quelques années après, par un berger qui se croyait lésé dans ses droits de propriété.
On rejoint la voiture en traversant le centre de la ville très agréable…
On se dirige vers l’extrême ouest pour aller sur le Capo Testa, et on fait une petite promenade dans ce chaos grandiose de granit avec de petites calanques aux eaux cristallines…
Au loin, on aperçoit Bonifacio...
Vers 14h, on s’arrête pique niquer à Porto Pozzo sous des pins qui nous apportent beaucoup de fraîcheur. On fait une halte à Palau d’où l’on embarque pour l’archipel de la Maddalena puis on fonce sur Arzachena pour visiter les Nuraghe.
Un nuraghe est un type de construction préhistorique, le plus souvent constituée d’une unique tour ronde en forme de cône tronqué, apparue en Sardaigne entre le XVe et la fin du Xe s av JC. Le monde nuragique, connu pour son culte des ancêtres associé à celui de l’eau, n’a ni villes ni pouvoir central, mais des communautés humaines interdépendantes quadrillant l’espace selon un modèle polycentrique.
L’occupation de la Sardaigne par des peuples remonte largement au monde mégalithique(on trouve des traces d’habitat remontant à 4000 ans avant notre ère). On pense que les sociétés qui ont construit ces bâtiments sont issues de l’évolution des structures sociales du IIIe millénaire av. J.-C., lors de la transition du Néolithique à l’âge du fer. Un des faits marquants de cette civilisation est la présence de bâtiments en forte densité sur toute l’île, les nuraghe, répartis en moyenne tous les deux kilomètres carrés2 sur ce territoire de 24 090 km2.
Edifiés à des endroits stratégiques (sommet des collines, à proximité de voies de communication), ils pouvaient ainsi contribuer au contrôle d’un territoire donné.
On s’arrête donc au « centre d’information des nuraghe à la sortie d’Arzachena; on nous donne un descriptif très détaillé en français sur les trois sites que l’on va visiter. Puis on passe de l’autre côté de la route pour voir le Nuraghe Albucciu (XVe s av JC) qui est bien caché dans une belle forêt de chênes verts parsemée de vestiges d’un grand village de 80 huttes qui s’est développé tout autour…
Et l’on découvre cette construction remarquable avec sa façade de 20 m de long sur 5,5m de hauteur construite avec des blocs cyclopéens. On s’engouffre dans le nuraghe qui présente une typologie « en couloir » relative aux proto-nuraghes.
Le plafond en tholos de la grande salle elliptique est un ajout ultérieur. Par un escalier intérieur, on monte à la terrasse d’où l’on a la vue sur la plaine d’Arzachena puisque le nuraghe est situé au sommet d’une colline, comme l’exigeait son rôle d’ouvrage défensif.
La hauteur a permis la construction d’une mezzanine qui le divisait en deux étages : les principales activités de travail quotidiennes se déroulaient dans la partie supérieure, comme la transformation du lait, des céréales et du pain.
On revient au centre et on se rend le long de la route à la Tombe des Géants Moru.
Dans cette zone, c’est le seul exemple à rangées de pierres et c’est le monument funéraire le plus ancien de l’époque du Bronze (1300 – 1000 av. J.-C.). (Ce nom de « géant » est attribué par la tradition populaire qui les a ainsi définis en vertu de leur taille). En réalité, il s’agissait de tombes collectives composées d’un couloir dans lequel étaient enterrés les défunts et d’une zone semi-circulaire, appelée exèdre, où se déroulaient les rites et où l’on déposait les offrandes. L’ensemble du monument mesure 11,30 m de long sur 5,20 m de large avec un couloir de 9,10 m de long avec un parement mural d’environ 2 m. Elle a accueilli certainement les défunts du nuraghe Albucciu.
Les plus anciennes sont réalisées avec des dalles verticales enfoncées dans le sol, les plus récentes ont une structure en maçonnerie, c’est-à-dire qu’elles sont construites « en rangées de pierres. » La dalle verticale a disparu ici ; la sépulture a été utilisée à différentes époques, et a été vidée et réutilisée à plusieurs reprises ;
On reprend la voiture pour se rendre dans une autre zone à 6 km direction Luogosanto et voir un exemple important de l’architecture funéraire : la Tombe des Géants de Coddu Vecchju située dans la localité du même nom et dont la stèle en granit atteint une hauteur de 4,04 mètres!!
Les archéologues croient que sa construction a eu lieu en au moins deux temps : la chambre funéraire est datée à l’époque du bronze antique entre 1800 et 1600 av. J.-C. L’exèdre a été placée dans une période ultérieure, vraisemblablement dans le bronze moyen entre 1600 et 1300 av. J.-C.
Au cours des fouilles, à l’intérieur de la tombe et dans les environs, plusieurs objets de valeur particulière ont été trouvés tels que : colliers, vaisselle et divers objets de toutes sortes pour un usage quotidien tels que des bols aujourd’hui visibles dans le musée Sanna de Sassari. La tombe des Géants de Coddu Vecchju est adjacente au village de Nuraghe La Prisgiona à seulement 500 mètres.
Juste à 1 km, dernière étape de cette virée et la plus extraordinaire : le complexe nuragique de La Prisgiona qui est entouré d’une végétation luxuriante, sur un plateau vallonné et qui comprend une forteresse, un lieu de vie et un complexe funéraire.
C’est un des sites nuragiques les mieux préservés car il a longtemps été enseveli dans le sable. Ce n’est qu’au bout de longues fouilles que ce nuraghe a ouvert au public en 2009. Le nuraghe se compose d’une tour principale et de deux tours bilobées reliées par une muraille. L’ensemble est en bon état de conservation, tout comme les bases du village qu’il défend.
La tour centrale est plus haute que les vestiges des autres bâtiments; autour du donjon, deux autres tours et un bastion délimitent une cour centrale.
La visite nous permet de traverser le périmètre des cabanes et d’entrer dans le nuraghe principal ; ici, nous pouvons apprécier l’habileté avec laquelle les pierres du bâtiment ont été empilées.
Devant le nuraghe central, la hutte pour les réunions circulaire avec une banquette qui devait réunir les dignitaires, hutte où l’on a trouvé un vase qui devait servir aux libations. Non loin, on note la présence d’un puits encore opérationnel…
En marge, il y a aussi des murs inférieurs, qui formaient les bases des huttes d’un ancien village. Les historiens estiment qu’il y avait une centaine de huttes ici; ce nombre est considérable, une rareté en Gallura.
Il fait très chaud (30°) et après la visite, on repart par une route tortueuse. A 18h, on arrive enfin à Isola Rossa.