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Ce matin nous avons eu du mal à nous lever ; il fait encore très beau et nous démarrons à 8 h pour la ville d’Ohrid, la Perle des Balkans en Macédoine du Nord. Nous longeons le lac magnifique avec la lumière de cette belle matinée puis nous franchissons la frontière 30 mn après…
On arrive très vite à Ohrid où nous attend la guide franco-macédonienne, Jacqueline qui, ttout en menant rondement son monde, nous présente son pays avec enthousiasme…
La Macédoine du Nord est un petit pays enclavé qui n’a aucun accès à la mer mais qui jouit de superbes lacs. Le plus beau, le plus majestueux et le plus célèbre d’entre eux est le lac d’Ohrid. Son origine remonte à un peu plus de 5 millions d’années (plus vieux lac d’Europe). Il culmine à près de 700 m d’altitude avec une profondeur pouvant atteindre 290 mètres.
Le lac Ohrid et ses sites côtiers sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, en tant que site naturel mais aussi en tant que patrimoine culturel. C’est d’ailleurs le premier site au monde à avoir obtenu ce double statut de l’UNESCO !
On passe par le petit port de plaisance aux eaux limpides…
Puis on commence à grimper pour atteindre la vieille ville et ses fortifications par des ruelles étroites et pavées où s’ordonnent et s’étagent des maisons toutes blanches à encorbellement.
Au détour de chaque rue, on tombe sur des paysages magnifiques donnant sur le lac ou la citadelle… Au pied des remparts, on découvre le Théâtre antique…
Le Théâtre antique construit en 70 ap JC, redécouvert début XXe dévoile le passé prestigieux d’ Ohrid : déjà, dès l’Antiquité elle était une étape importante de la Via Egnatia qui reliait les rives de l’Adriatique à celles de la mer Egée. Du théâtre, on aperçoit au loin la forteresse du Tsar Samuel du XI e siècle dont l’intérieur est abandonné…
On franchit la Porte Haute de cette vieille cité qui est devenu au IXe un centre religieux et culturel très important : en 886, St Clément, un moine slave disciple des saints Cyrille et Méthode, s’installe dans la ville. Il est suivi sept ans plus tard par St Naum, autre élève de Cyrille et Méthode. Ils y fondent chacun un monastère ainsi que la première université slave au monde. Leur œuvre est considérable, puisqu’ils réforment le glagolithique qui devient l’alphabet cyrillique et font du vieux slave la langue liturgique des Slaves. Ainsi la culture byzantine est supplantée par la culture slave.
Clément est par ailleurs fait premier évêque d’Ohrid. Sous Clément et Naum, l’université d’Ohrid forme 3 500 prêtres et professeurs ; après leur mort, elle décline mais continue d’exister jusqu’en 1767.
On tombe alors sur la fameuse église de la Vierge Peribleptos ( qui est vue de partout) : en effet, disposée au sommet d’une des trois collines de la ville, à côté du siège de l’archevêché et de la Galerie des icônes, cette église byzantine date de la fin du XIIIe siècle. Ses fresques originelles, d’une valeur inestimable, marquent un tournant dans l’histoire de l’art chrétien.
Depuis le XVe siècle, l’église est souvent appelée » grande église » ou » église Saint-Clément « . Durant la période ottomane à partir de 1395, elle fut une cathédrale et hébergea les reliques de saint Clément d’Ohrid, la cathédrale Sainte-Sophie ayant été transformée en mosquée.
On visite la petite Galerie des Icônes qui se trouve juste en face et qui renferme des trésors.
Puis on entreprend la descente en passant par une forêt de pins magnifique et en découvrant un site archéologique saccagé par le gouvernement précédent pour construire un pôle universitaire dont la construction trop coûteuse a été interrompue…
On continue notre descente vers le bas de la ville lorsqu’on débouche soudain sur un paysage fantastique : l’église St Jean le théologien qui surplombe le lac, véritable joyau de l’art byzantin qui offre un paysage de carte postale…
Eglise du XIIIe, elle est typique de de l’architecture de l’Arménie byzantine du Moyen Âge.
Les murs sont montés selon la technique byzantine du » cloisonné » avec des pierres taillées enserrées entre des briques. Un méthode qui permet notamment de mieux résister aux séismes. Certaines parties, les fenêtres notamment, sont sont ornementées par des jeux de couleurs et de formes géométriques créés par le positionnement varié des briques.
On longe les rives du lac pour rejoindre la vieille ville et le restaurant
On est rapidement servi mais seule la salade est bonne car le porc est très sec et le bakhlava rance…et à 13 h on repart visiter la cathédrale Ste Sophie.
Comme cet édifice a été transformé en mosquée, on l’a restauré et ainsi des fresques remarquables qui étaient recouvertes de chaux. ont revu le jour grâce à des techniques minutieuses …
Cette ville a donc un passé très mouvementée car a été convoitée par des voisins belliqueux et à partir de la première moitié du XIXe, la ville d’Ohrid est le témoin du développement rapide du nationalisme macédonien…
On a ensuite retrouvé le port et notre guide nous a quittés à notre grand regret car Costa ne fait pas l’affaire ! Elle a commenté les trois statues qui bordent les quais : celles de Clément, de St Naum et celles de Cyrille et Méthode…
A 14 h, Costa très excité nous a proposé une balade en bateau d’une demi-heure pour admirer la côte rocheuse et l’église st Jean. et c’était une excellente idée!!
Vers 15 h, on regagne le bus pour continuer le tour du lac et visiter au passage le monastère St Naum que l’on atteint au bout d’une bonne heure après avoir emprunté une très belle route. Celui-ci se dresse sur un rocher à l’endroit où se déversent les eaux limpides d’une résurgence du Drin.
Ce rocher a fait l’objet d’un contentieux territorial entre Serbes et Albanais de 1913 à 1925 et, en éperon sur le lac, il fut choisi au tournant du IXe et du Xe siècle par saint Naum pour y établir un monastère.
Ses reliques, qui depuis sa mort en 910 n’ont pas quitté le monastère, sont également vénérées par les Slaves et les Albanais orthodoxes de la région. Dans les deux groupes, le prénom de Naum jouit de la même popularité. De plus il a été assimilé à San Saltik, prédicateur et thaumaturge revendiqué par la mouvance bektachie…et les musulmans…
C’est un décor idyllique qui nous attend et les gens viennent se faire photographier dans le parc… Ci dessous la résurgence du Drin …
L’église au milieu des bâtiments conventuels date du Xe mais a été remaniée au XVIe. C’est là qu’est enterré St Naum et les fresques réalisées en 1806 par un artiste de Korça représentent des actions de Saint-Naum, notamment auprès des malades mentaux.
C’est vers le milieu du XIXe qu’il devient un enjeu idéologique. Le mouvement d’affirmation nationale des Slaves de Bulgarie et de Macédoine passe par le rejet de la liturgie en langue grecque et la revalorisation de la liturgie slavonne. Le culte de saints Cyrille et Méthode, et, de manière connexe, de leurs disciples immédiats, acquiert une popularité nouvelle dans une approche nationaliste. Ce mouvement touche la région d’Ohrid à partir des années 1860. En 1874, l’éparchie d’Ohrid est une des premières de Macédoine à obtenir son rattachement à l’Exarchat bulgare. Il est à noter cependant que la communauté monastique de Saint-Naum reste fidèle au patriarcat de Constantinople.
Au début de la guerre de 1914, bulgares, serbes, albanais, grecs… se disputaient ce territoire…
Vers 17 h, on reprend le bus qui nous conduit rapidement à Pogradec à la lumière du soleil couchant et on franchit la frontière du côté sud cette fois .
18 h Arrivée à l’hôtel et repas après cette belle journée…
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