Jour 8 : Locorotondo-Lecce-Nardo

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Mercredi 8 mai

Soleil (inespéré). du coup , on prend le petit déjeuner sur la terrasse du trullo… avant de partir sur Lecce.

On ne passe pas dans les Pouilles sans visiter Lecce ! Lecce est qualifiée de « Florence baroque » en raison de l’homogénéité stylistique de ses bâtiments baroques mais aussi de « cité-église » car le centre en comporte 23 !! Du XVIIe au XVIIIe siècle, devenue chef-lieu de la Pouille, la cité a connu une longue période de paix et de prospérité. L’art, le commerce et la sculpture ont pris un essor spectaculaire. La fièvre constructive s’empare de la ville, ce qui attire nobles, artistes et lettrés. Le clergé très puissant déjà est revivifié par le Concile de Trente. La floraison des églises, des monastères et des résidences palatiales a reconfiguré la ville dans le goût baroque. Utilisant le tufeau, une pierre tendre facile à sculpter, d’une couleur blonde, on lui a donné cette atmosphère chaude et séduisante.

Nous nous garons Porta Napoli précédée d’une Obélisque…

Porta Napoli
Chiesa Santa Maria della Porta

Après s’être repérés, on prend la via Principe di Savoia et on passe devant deux églises : la plus connue est Chiesa di San Niccolo dei Greci .

Sant’Angelo ?
Chiesa di San Niccolo dei Greci

Et on arrive Via Umberto I mais le Palais des Célestins est en restauration : il nous reste en face le palazzo Adorno au porche magnifique car la pierre de taille est lissée en pointe de diamant qui recouvre les murs extérieurs et une partie des murs intérieurs. C’est précisément la pierre de taille qui est capable de lui conférer une élégance et un raffinement uniques. La grande entrée voûtée est flanquée de deux pilastres et surmontée des armoiries de la famille Adorno .

Palazzo Adorno

et dans une niche, des fresques de Strafella : très probablement, ces fresques de Gianserio Strafella di Copertino faisaient partie d’un cycle pictural souhaité et conçu par les Adorno.

Puis, un peu plus loin, on découvre la célèbreBasilique Santa Croce dont la façade foisonne en exubérance et en courbes fantastiques : la rosace et le fronton. Le balcon est soutenu par des grotesques.

Santa Croce

L’intérieur est chargé avec de nombreuses sculptures

Plafond de Santa Croce

J’ai pris un ticket pour voir d’autres églises dont la Chiesa del Jesu : l’église a été construite à partir de 1575 pour accueillir les jésuites arrivés dans la ville l’année précédente à la suite de Bernardino Realino da Carpi, mort à Lecce en 1616 et plus tard canonisé.
L’ensemble du bâtiment est inspiré de l’église du Gesù à Rome, considérée comme la mère des églises de l’ordre des jésuites. La façade, sobre et linéaire, est divisée en deux ordres, reliés par des volutes et ponctués par un double ordre de pilastres interrompu par une trabéation en saillie. 

Chiesa del Jesu

On poursuit nptre chemin jusqu’au Palazzo Carafa, siège de la mairie

Palazzo Carafa

Puis on débouche sur la Piazza Sant’Oronzo, l’endroit le plus animé de la ville et qui rassemble toutes les époques : c’est une page d’histoire avec l’amphithéâtre romain ( pouvant contenir 15 000 personnes), le Palazzo del Sedile du XVIe devenu office de tourisme, la colonne romaine coiffée de la statue de Sant’Oronzo, patron de la ville qui arrêta l’épidémie de peste …

Amphithéâtre romain et Palais du Sedile au-dessus

sans oublier l’église St Marc exigée par les vénitiens

Chapelle St Marc sur la place Sant’Oronzo

On enchaîne sur deux autres églses : l’église San Matteo qui fut construite entre 1667 et 1700 pour le compte des sœurs tertiaires franciscaines, probablement par Giovanni Andrea Larducci, architecte vénitien. San Matteo est très différente des autres églises de Lecce.

La partie inférieure de la façade est en effet en saillie, comme gonflée vers l’extérieur, et celle supérieure est en retrait.

Cette façon de traiter l’architecture, qui inclut la structure du bâtiment à travers des éléments concaves et convexes et qui ne se limite pas à en orner la façade, est l’un des éléments les plus intéressants de l’architecture baroque développée à Rome par les grands architectes Le Bernin et Borromini, qui voyaient les bâtiments comme de grandes entités vivantes pouvant se libérer de la rigidité traditionnelle.

San Matteo

L’intérieur richement décoré n’a qu’un seul espace elliptique, circulaire et allongé, flanqué de chapelles à arcs et de superbes autels séparés par des piliers accueillant les statues des douze apôtres du sculpteur local Placido Buffelli. Ces statues de 1692 sont l’ensemble sculptural baroque le plus important du Salento. 

San Matteo : statue en bois peint sur le maître-autel

Deuxième église à voir : Santa Chiara : construite sur les vestiges d’un ancien bâtiment du 15e siècle, elle est un autre exemple fascinant du baroque de Lecce.

Elle fut reconstruite entre 1687 et 1691 par l’architecte leccese Giuseppe Cino, auteur de nombreux bâtiments de la ville, dont le Séminaire de la Place de la Cathédrale.

Mais cette fois, l’architecte a décidé d’innover : en observant la façade, vous verrez qu’au lieu d’être plate comme la plupart des églises de Lecce, elle est légèrement convexe, c’est-à-dire en saillie. Ce choix architectural fut expérimenté à Rome par les plus grands protagonistes de l’architecture baroque, comme Le Bernin et Borromini.

Sa façade élégante se divise en deux parties et se démarque par un portail principal, des fenêtres et des niches richement ornées. La partie supérieure finit assez brusquement, car elle est inachevée.

Santa Chiara

L’intérieur aussi, attribué à Cino, reprend la structure de l’église de San Matteo : c’est une salle unique à plan octogonal. Le long des murs, entre des arcs de petites et grandes dimensions, les chapelles alternent avec les autels, exemples parfaits du baroque local, dont certains ont été réalisés par Giuseppe Cino. Au-dessus des arcs des chapelles, vous pourrez voir les grilles depuis lesquelles les religieuses assistaient à la messe sans se faire voir, en entrant directement par le couvent derrière l’église,

Eglise San sébastien

Nous entrons ensuite sur la Piazza del Duomo : c’est l’un des rares exemples de place fermée, c’est-à-dire qu’on y accède par une seule porte, qui était d’ailleurs autrefois fermée la nuit.

En plus de la cathédrale, la place accueille un campanile, le palais épiscopal et le Séminaire qui se trouvent sur la droite. Chaque bâtiment est construit individuellement. La couleur chaude de la pierre locale ajoute une touche d’élégance à l’ensemble.

La cathédrale de Santa Maria Assunta, (Duomo) a été construite à la demande de l’évêque Pappacoda entre 1659 et 1670, sur un projet de Giuseppe Zimbalo, auteur de certains des plus beaux monuments de Lecce, à la place d’un dôme romain.

Le gigantesque campanile qui, du haut de ses 68 mètres, figure parmi les plus hauts d’Europe, domine la cathédrale et la place, voire toute la ville. Il est composé de cinq étages, qui s’amincissent en hauteur.

Curieusement, le dôme possède deux façades : l’une donnant sur une petite place et l’autre dominant la grande place. Bien que cette dernière se trouve sur un côté de la cathédrale, c’est la plus importante. Elle est construite comme un arc de triomphe à deux étages. L’étage inférieur accueille l’entrée, flanquée de colonnes et de niches avec les statues des saints Juste et Fortunat, co-patrons de Lecce, tandis que celui supérieur est ouvert et purement décoratif. La partie centrale comprend un élément surélevé d’où la statue de saint Oronce se dessine comme à travers une fenêtre.

L’idée de construire une façade latérale qui donne sur la place est celle de Giuseppe Zimbalo, qui la réalisa pour que ceux qui entrent sur Piazza Duomo ne se retrouvent pas devant un mur austère mais au contraire d’une grande beauté.

L’intérieur, avec ses trois nefs, est grandiose. Il conserve trois œuvres importantes de l’art du Salento datant du 16e au 18e siècle. Je vous signale le superbe maître-autel, œuvre splendide de marbriers napolitains de la moitié du 18e siècle, et les chapelles latérales, toutes dignes d’attention.

En empruntant deux escaliers, vous descendrez dans la grande crypte réalisée au 16e siècle et comprenant 92 colonnes. Une merveille !

Crypte du Duomo

A droite de la cathédrale, le Palais épiscopal ,résidence de l’évêque …
La façade du palais est l’œuvre d‘Emanuele Manieri, qui la réalisa en 1758 en inventant l’élément central baroque caractérisé par un arc d’entrée très haut, de nombreux arcs et une partie supérieure en retrait. Ce bâtiment conclut de façon scénographique la vue de la place et rappelle la façade latérale de la cathédrale. La partie supérieure accueille l’horloge réalisée en 1764 par le leccese Domenico Panico.

Palais épiscopal ou Palazzo Vescovile


Le Séminaire est un palais grandiose à la façade riche en fenêtres et une entrée à loggia. Il fut construit par Giuseppe Cino en 1694, qui s’inspira du couvent des Célestins de l’église de Santa Croce. Une cour à arcades se trouve à l’intérieur avec le puits au centre, réalisé par le même Cino au début du 18e siècle et richement orné. Vous pourrez aussi visiter une chapelle décorée de stucs datant de 1696 et, au deuxième étage, vous trouverez le musée diocésain et une bibliothèque.

Cour Séminaire

On reprend notre cheminement à travers le centre et nous trouvons un petit restaurant sympathique pour grignoter puis on revient par la Via Palmieri sur la Porta Napoli

Palazzo Tresca

On admire le Palazzo Guarini au soleil…

Saturés par cette foule de monuments, nous reprenons la voiture pour découvrir la côte adriatique : on voulait voir la plage de Lecce : San Cataldo par une grande autoroute truffée de feux rouges : on met un temps fou et du coup on part sur la route littorale avec de beaux points de vue, des tours de guet et des sites comme San Foca ou Rocca Viecha … et ses piscines naturelles,

On a peut-être raté les faraglioni qui sont des pics rocheux détachés de la falaise situés en pleine mer. Les plus célèbres d’Italie sont ceux de Capri mais on en trouve également sur la côte des Pouilles. Cela forme un paysage spectaculaire avec l’avantage ici que l’on peut s’y baigner et nager sous les arches naturelles.

Les Faraglioni di Sant’Andrea sont situés à 14 km au nord d’Otranto au niveau de Torre Sant’Andrea. Si ce village de pêcheurs est calme hors saison, l’été il est envahi par les touristes qui viennent profiter de la mer (on trouve également une grande plage de sable). La couleur de l’eau bleu turquoise invite clairement à piquer une tête. Pour cela il suffit de prendre l’escalier taillé dans la roche pour arriver sur un grand rocher plat. De là vous n’avez plus qu’à sauter dans l’eau. Pour remonter il faut escalader un peu le rocher…

Enfin, on arrive à Nardo. On se promène un peu mais on est un peu perdus et on ne trouve pas de pizazeria ouverte!!.

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